Londres, à la rencontre de Ballantine’s George & Sons ….
En cocktail, avec de la glace ou tout simplement pur, la nouvelle carafe créer pour le Ballantine’s 12 ans d’âge, permet de capter à merveille toute l’arôme de ce mythique whisky. Pour découvrir ce sublime objet et rencontrer son génial designer Lee Bloom, nous avons fait un petit tour jusqu’à Londres. Une escapade semée de dégustations de Ballantine’s de tous âges : trois, douze, dix sept ans d’âge, puis plus tard 21 et même 30 ans d’âge… nous avons remonté le temps et l’histoire de cette maison Appointed by the Queen.
Le Ballantine’s douze ans d’âge c’est avant tout une référence de qualité pour tout amateur de whisky. Et une grande découverte pour votre narratrice. C’est Le Whisky régulièrement récompensé par les plus prestigieuses distinctions, comme la médaille d’argent de l’ISC (International Spirits Competition) ou de l’IWSC (San Francisco World Spirits Competition). Si pour certains d’entre vous, dont je fais parti, ces distinctions prestigieuses ne vous sont pas familières, il n’empêche qu’elles donnent l’image rassurante d’un whisky de qualité et d’un certain savoir faire ! En reprenant mes notes de dégustations je retrouve dans le désordre les mots : douceur, équilibre, avec une pointe de gingembre et une richesse aromatique. J’avais même évoqué une certaine élégance féminine, si tant est qu’un whisky puisse avoir été conçu pour être bu uniquement par des femmes !
Notre Brand Ambassador Ann Miller a cru bon, voir nécessaire de nous faire une petite mise à niveau sur la définition propre du whisky, que je m’empresse de vous faire partager ici. Le whisky ne peut donc se faire qu’en Ecosse, il est à base de céréales, de levure et d’eau. Il doit encore être vieilli en Ecosse pendant trois ans dans des fûts de chêne. L’âge indiqué sur l’étiquette est donc le temps minimum que le whisky aura passé en fût. Il sera ensuite mis en bouteille à au moins 40% d’alcool. Pour finir les whiskies Ballantine’s sont des whiskies de Grain, c’est à dire à base de mélange de céréales de blé, de maïs et d’orge maltée. On parle alors de Scotch Blended, lorsqu’il s’agit d’assemblage de grain et de malt, et d’âge et de provenance différentes, avec de 15 à 50 whiskies différents.
Un peu d’histoire
La marque Ballantine’s c’est une histoire d’héritage qui commence en 1827 grâce à Georges Ballantine. Ce fils de fermier écossais, ouvre une épicerie à Edimbourg, afin de fournir une sélection de whiskies et d’alcools à ses clients. Il n’a alors que 19 ans. Quatre ans plus tard succès oblige, il se déplace et en ouvre une deuxième toujours à Edimbourg sur Princess Street, plus prestigieuse que la précédente. Quarante ans plus tard, George confie à son fils ainé Archibald, les deux premières épiceries et en ouvre une beaucoup plus chic, spécialisée uniquement en vins fins et spiritueux à Glasgow. Il approvisionne ainsi ses clients dont la famille royale indienne. Rapidement il commence à créer ses propres mélanges (Blends), et les vend sous le nom de Georges Ballantine and Son Ltd. Son deuxième fils, George junior, est enrôlé dans l’aventure familiale qui prospère grandement. Un entrepôt est acheté afin de pouvoir stocker et commencer à exporter les scotchs. Les assemblages proposés remportent un grand succès, à cause de mélanges de whiskies suffisamment doux pour séduire un public très large. En 1880, George Ballantine qui a 73 ans, se retire des affaires et laisse son fils George Junior reprendre les rênes de l’entreprise. Le Ballantine’s s’exporte alors dans le monde entier. Pendant la visite de la Reine Victoria à Glascow en 1895, elle décerne à Ballantine’s le Royal Warrant, reconnaissance ultime de la Couronne d’Angleterre à la prestigieuse réputation de l’entreprise. Dix ans plus tard George père meurt à 83 ans.
En 1903, ce commerce familial récompensé par la Garantie Royale est reconnu comme étant un immense commerce pour les ventes de vins et de spiritueux aux familles distinguées de toute l’Ecosse et de beaucoup de régions Anglaises et Irlandaises. Dans les années 20, les affaires sont si profitables que la famille Ballantine se dit qu’il est peut-être temps de vendre l’entreprise, ce qui se fait à la société Barclay and McKinlay. Cette dernière forme aussitôt une société anonyme sous le nom de Ballantine’s et entreprend la promotion de la marque à l’étranger tout particulièrement aux Etats-Unis. Ainsi durant les années de probihition (1920-1933), les efforts de James Barclay pour obtenir une distribution aux Etats-Unis sont inépuisables et parfois même très risqués. Mais si efficace qu’au milieu des années 30, il a réussi à avoir le meilleur réseau de distribution sur la côte Est loin devant toutes les autres marques. Les nouveaux propriétaires se concentrent sur le développement des whiskies blended en s’appuyant sur la notoriété de Ballantine’s Finest, qui est le principal produit d’exportation de la maison.
En 1938, La société reçoit son blason d’Armes du Lord Lyon, King of Arms. Depuis, le blason de Ballantine’s est présent sur chaque bouteille. C’est pendant ces années que les méthodes de production se développent considérablement en Ecosse, si bien qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’Europe représente le marché principal de Ballantine’s Finest. Mais si les infrastructures se modernisent la concurrence devient elle aussi de plus en plus grande. Pour y faire face et augmenter les ressources nécessaires à la production, on fait appel à la société Hiram walker Gooderham & Worts, le plus important distilleur Canadien de l’époque. Qui fait l’acquisition de Ballantine’s en 1937. La première tâche de l’entreprise sera de construire une nouvelle distillerie à "grain" à Dumbarton, qui sera la plus grande d’Europe. Pendant les années 60, la société se positionne en Europe et récupère d’importantes parts de marché. Tant est si bien que dans les années 80, en 1986 exactement, Ballantine Finest est la marque numero 1 en Europe et la troisième au monde ! Depuis 2005 c’est le groupe Pernod Ricard qui règne sur la destinée de cette entreprise de Blended de Luxe qui séduit les amoureux de whisky du monde entier. C’est à la mémoire de George Ballantine’s que nous dégustons finalement un verre de 30 ans d’âge, un des whisky les plus prisés au monde…
Patricia Courcoux Lepic
