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Je vous souhaite de très beaux voyages de lectures.

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La rue de la Paix, située entre la place Vendôme et l’Opéra Garnier, demeure aujourd’hui encore l’emplacement le plus cher du célèbre jeu de Monopoly dans sa version française. Dans un des quartiers les plus prestigieux de la capitale, elle abrite la haute joaillerie Cartier, Van Cleef & Arpels ou Mellerio, des magasins de luxe et de grands hôtels comme le Park Hyatt Paris-Vendôme. L’histoire de ce palace contemporain illustre parfaitement celle de l’architecture parisienne et celle des hommes qui en ont fait sa renommée mondiale.

Quand Louis XIV crée la place Vendôme au XVIIe siècle, il en fait un point de mire politique et artistique. Napoléon décidera plus tard de maintenir l’importance de cette place en y faisant édifier une colonne à la gloire de l’armée française victorieuse à Austerlitz. De l’ancien couvent des Capucines, première construction érigée à l’emplacement du N°5 de la rue de la Paix, il ne subsistait alors que des éléments massifs, utilisés en 1806 pour l’édification des bâtiments de « l’Hôtel du Timbre », que l’on appellerait aujourd’hui Hôtel des Impôts. À sa démolition en 1852, les matériaux sont vendus aux enchères à François-Jules Manceaux, un riche manufacturier qui devient propriétaire de ce fameux 5 rue de la Paix. C’est à lui que l’on doit la construction, en 1854, d’un bâtiment haussmannien de six étages avec mansardes. Typique de l’architecture du Second Empire, l’immeuble présentait une façade sobre ornée de médaillons et de deux cariatides, perchées au premier étage, encadrant l’entrée de la porte cochère. Au fil du temps et au gré des propriétaires qui s’y sont succédé, plusieurs passages, cours intérieurs et verrières sont aménagés. Au début des années 2000, les quatre immeubles de pierres de taille, dont il ne reste que très peu d’éléments décoratifs d’origine, sont occupés par des bureaux donnant à la fois sur la rue de la Paix et sur la rue Volney juste derrière. Voilà pour l’histoire des bâtiments avant l’hôtel.

L’Empreinte de la maison Paquin

En 1891, après son mariage avec Isidore Jacobs, dit Paquin, Jeanne Becker ouvre sa maison de couture au N°3 de la rue de la Paix. Ses robes du soir aux motifs « XVIIIe siècle » et ses modèles ornés de fourrure ou de dentelle en font rapidement une maison de couture incontournable ; on parle du « grand style Paquin » reconnaissable par son fameux rouge signature. Jeanne Paquin est une femme d’affaires avisée et sera l’une des premières à pressentir l’intérêt de la promotion, n’hésitant pas à apparaître entourée de ses mannequins lors de soirées à l’Opéra Garnier ou les jours de grands prix équestres, et à organiser de véritables défilés de mode pour présenter ses nouveaux modèles. L’agrandissement de la maison devenant nécessaire, Isidore et Jeanne Paquin acquièrent les bâtiments contigus du numéro 5. On pouvait lire de loin, en toutes lettres et en énorme, « PAQUIN » sur le balcon du deuxième étage. Première couturière à avoir été décorée de la légion d’honneur, Madame Paquin disparaît en 1920.

En 1953, Paquin rachète la maison de couture Worth installée là, au numéro 5, tout comme dans la cour une certaine Rose Repetto, créatrice de la ballerine éponyme et mère du célèbre chorégraphe Roland Petit. Les pierres qui entourent le numéro 5 sont toujours hantées par les esprits des couturiers et des parfumeurs qui ont créé des merveilles dans ces murs…

L’art dans les murs

Lorsque le projet de transformer le tout en hôtel voit le jour, il est décidé non pas de tout restaurer « à l’ancienne » et à l’identique mais, tout en gardant les façades d’origine, de créer un hôtel de luxe contemporain. Le style des cinq bâtiments était ancré dans une même époque, pourtant il fallut bien des prouesses techniques pour surélever de plus d’un mètre l’ensemble tout en gardant les façades classées ! L’ambitieux chantier avance ainsi sous l’étroite surveillance des Monuments Historiques. L’agencement intérieur de l’hôtel est confié à l’architecte d’intérieur Ed Tuttle, célèbre pour ses réalisations d’hôtels de rêve à travers le monde. Respectant les références et les proportions à la française, il crée un cadre à la fois contemporain, raffiné et chaleureux, évoquant l’élégance du style Louis XVI autant que celui de l’Art Déco. Ted Tuttle vit à Paris depuis 1977 et, passionné d’art, a voulu l’associer comme élément essentiel à son projet. Pour donner une place prépondérante aux œuvres d’art dans sa décoration, il travaille en collaboration avec la galeriste Darthea Speyer, avec qui il choisit et commissionne des peintures et des sculptures. Parmi les artistes exposés au Park Hyatt Paris-Vendôme (lire encadré) figurent Ed Paschke, Sam Gilliam, Llyn Foulkes ou Sideo Fromboluti.

Cinquante ans après la Maison Paquin, la façade classique et classée du Park Hyatt-Vendôme respecte l’héritage reçu. L’hôtel, qui a ouvert ses portes au mois d’août 2002, illustre l’évolution de la société Hyatt qui, avec la marque Park Hyatt, prend place dans l’univers des hôtels de luxe contemporains où chaque détail est unique et exclusif. Les 153 chambres et suites sont conçues comme des espaces privés, intimes et chaleureux. Une attention particulière a été apportée aux salles de bains d’inspiration japonaise, pouvant s’ouvrir totalement grâce à des panneaux de bois coulissants et ainsi faire partie intégrante de la chambre.

Les Orchidées, le restaurant-lounge qui occupe le cœur de l’hôtel, s’ouvre sur deux cours intérieures séparées par une cheminée monumentale. Ouvert uniquement le soir, le restaurant gastronomique Le Pur (une étoile au guide Michelin) propose une atmosphère feutrée avec cuisine ouverte sur la salle et gril central. C’est dans cette ambiance chaleureuse que les convives peuvent déguster les plats élaborés par le chef Jean-François Rouquette, dont le parcours est jalonné d’établissements étoilés. FICOFI a tissé depuis son ouverture une relation privilégiée avec l’hôtel et offre à ses membres qui y séjournent, ou souhaitent dîner au restaurant, l’accès à la cave privée de FICOFI. La liste des vins ainsi que les tarifs sont communiqués en amont aux membres (vous trouverez quelques références en encadré). Autre lieu de rencontre pour un verre, le bar aux murs recouverts d’acajou et de chenille de soie et coton propose une sélection de cocktails originaux ainsi que dix champagnes à la coupe. Parfaite adresse confidentielle pour qui veut se retrouver entre amis dans une ambiance musicale tendance !

Le Park Hyatt Paris-Vendôme personnifie parfaitement l’esprit parisien, tout de bon goût, précieux et surtout inimitable.

Patricia Courcoux Lepic

 

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